J’arrive en retard à ma propre fête : l’autoproclamée semaine du sexe a commencé hier, et quelques blogueurs audacieux l’ont déjà entamée avec brio – médaille d’or pour Perséphone qui commence très fort.
Pendant cette semaine du sexe, je vais en fait beaucoup parler de sexe en images. Et de tout ce qui l’entoure. Finalement, peut-être que jamais je ne vais parler si peu parler de sexe que cette semaine.
Pour commencer cette thématique, il me semblait important de parler de là d’où je viens.
Les années 90. Une époque où la pornographie se racontait en films dépassant 60 minutes.
Si les aliens débarquaient, et qu’il fallait leur présenter 6 films de ces années-là (ce serait une curieuse requête de leur part en soi, mais admettons), j’aurais déjà la liste prête dans la poche. Car je vous l’aurai bloguée avant. Maintenant, en fait.
On dit que les 6 premiers films de cul que vous voyez dans votre vie définissent à vie votre vie sexuelle (c’est moi qui l’ai inventé). Si c’est le cas, la liste que vous découvrirez tout au long de la semaine est édifiante.
1. « Rock’n Roll Rocco », réalisé, scénarisé, joué et produit par Rocco Siffredi, April 1997
Il faudra beaucoup de temps encore pour que la critique, encore frileuse, reconnaisse la profonde dimension Godardienne de « Rock n’ Roll Rocco« , 9e réalisation de Rocco Siffredi.
Il est tout d’abord Godardien de par son absence de frontière : le film nous entrainera dans le désert de Mojave, dans les rues de Londres, ou les boites à partouzes de Turin.
Godardien aussi dans la manière aussi dont se juxtaposent les récits : à la quête effrénée de Rocco s’accolle, avec la même harmonie qu’une tranche de jambon sur du nutella, le groupe de rock italien « Elio e le storie tese », parcourant le film comme une choeur grec.
C’est un Rocco secoué de visions enfiévrées (le film commence par un songe surréaliste et une pipe dans le désert Californien, au milieu des moulins à vent), ne pouvant se raccrocher qu’à son baton de berger, qui traverse le film comme un spectre, se prouvant à chaque rencontre féminine qu’il est bel et bien vivant.
C’est dès la 3e scène du film que le scénario, déjà agonisant, se meurt, laissant place, en plein milieu de l’histoire, à une partie de foot-sexe mémorable, filmée sur un terrain de tennis, et commentée par Rocco. La Partie de Foot-sexe a de cela de particulier que les blessures sont traitées de manière orale par des infirmières sans culottes, et que les blessures sont très fréquentes.
L’ambition démesurée du début du film – l’onirisme, le projet-rock, les scènes en live, le multilocalisme, se sacrifient corps et âmes soudainement, comme un gigantesque « à quoi bon ? », qui se radicalise, même dans la prise de vue, dans des ébats sentant la fin de siècle, dans lesquels John Stagliano, pape du Gonzo, fait une apparition plus qu’active. Quelques semaines après le tournage, Stagliano apprendra sa séropositivité.
Finalement Rocco Siffredi est un garçon qui apprend vite, et en 124 minutes concentre et résume toute l’histoire de sa discipline, le film pornographique. Il commence par une rêverie solitaire pleine d’ambition et s’achève dans la nudité d’un appartement, aujourd’hui décor de 95% des productions X – les 5% restant : un bus, mais nous en reparlerons.
Moi mon premier film c'était la petite étrangère. Un voisin d'un copain qui avait enregistré sur VHS le film de cul du samedi de canal en scred et qui nous avait passé la cassette qu'on avait regardé à 7 dans la chambre du… bla bla bla. Bref, la vie 1.0 et un film de 1983… j'en aurait presque des larmes ^^
Et rock'n roll rocco, je l'avais vu aussi et je me rappelle justement la scène présente ici avec le public qui fait des vagins avec ses mains… ptdr ^^
Le voisin de copain est très souvent le pourvoyeur officiel de VHS clandestines à cette époque, c'est incroyable, il faudrait faire un livre à ce sujet. Merci pour ce souvenir.
Je ne savais même pas que Rocco Siffredi réalisait…
En ce qui me concerne, je ne me souviens pas du titre de mon premier porno, mais juste qu'il s'agissait d'une production cheap, trio banal, couple américain marié et bonniche porto-ricaine, et qu'à un moment, la bonniche ayant sorti un rasoir (à l'ancienne, le rasoir), la copine chez qui on squattait m'a fait croire qu'il y aurait tranchage de nichon, ce qui me paraissait très plausible (je ne connaissais pas les codes du porno à l'époque, j'avais 12 ans, et une telle violence me serait apparue comme allant de soi).
Par la suite ce fut un défilé de nanards tous plus nuls les uns que les autres, tous les week-ends c'était portes ouvertes pour les potes de mon frérot à la maison en l'absence de mes parents, et à 13 ans j'étais déjà blasée des pornos et des films d'horreur.
Du coup je vois un peu tes notes comme des séances de rattrapage, donc merci !
J'adore l'histoire du sein coupé, c'est tellement vrai. La première fois qu'on tombe sur un porno on ne sait absolument pas à quoi s'attendre.
Bonjour
Bravo pour votre initiative qui fait bien plaisir à nous les veterantes du hard (pas la musique)
je fut la premiere heroine ecolo porno début 70
ma filmographie
– Ma femme s'appelle revient
– Mon Bucheron a un sacré tronc
– Le grand déboisement
j'ai changé depuis et suis directrice du devellopement durable chez Mobalpa et fan de jean rené et vous même (surtout votre épopée européenne avec le FC Nantes en 1980)
Bon ben je voulais twitter que le blog d'Henry Michel était ma découverte fun énorme du mois mais il ne me suit plus et j'en suis fort marrie
Je t'ai qwitté parce que tu ne faisais que bisou bisouiller qqun à longueur de twits et qu'on frôlait le Flood baveux. Mais comme tu as remarqué que je t'ai qwité ça me touche et je vais te refollower.
C'est dingue, moi qui ne connait rien à twitter, j'ai rien compris a ce post !!!
Mais quel rapport entre ce post et twitter ?
Je pense que Jerem fait référence au comment (commentaire) plutôt qu'au post (billet) et je crois avoir trouvé ma vocation de dictionnaire du web.
Encore une preuve de mon incompétence webienne : confondre post et commentaire…
Shame on me
Cela étant, moi non plus je n'ai rien compris à ce dialogue twitterien