Twitter n’a décidément que deux maîtres : le scoop et le LOL. La soirée d’hier, durant laquelle nous avons appris le malaise, puis les morts de Michael Jackson, a vu traverser le meilleur et le pire de ce que Twitter peut donner.
J’en suis sorti comme après une montagne russe, à la fois excité et la gerbe aux lèvres.
Oui, en l’espace de quelques heures je fus fier puis un peu honteux d’en être. Fier d’annoncer l’air un peu blasé autour de moi, des années lumières avant que la TV n’en parle, le malaise du chanteur et son hospitalisation. C’est l’effet scoop.
Un peu plus honteux quand, avant même que le chanteur n’expirât, les pires jokes à son sujet tombèrent.
Cela me rappelle cette phrase du comique américain Louis CK, que j’adore :
« On peut évaluer la probité d’un homme au délai qu’il lui a fallu pour se remettre à la masturbation suite au 11 Septembre. Moi, je me suis branlé avant que la 2e tour ne tombe ».
Ca a été un peu ça hier soir. Twitter n’a même pas attendu que le corps ne refroidisse pour lui peinturlurer un visage de clown.
En soi, les vannes une par une ne me dérangeaient pas, elles étaient toutes assez inégales. Ce qui me surprenait le plus était la généralité de ces vannes. J’ai plus de 2000 followers, et les 3/4 de ma timeline était constituée de vannes. Et ça durait, et ça durait.
On est habitué à ces jokes grinçantes de la salle de repos au boulot, le lendemain d’une mort célèbre, on revient à son poste de travail un sourire en coin, en se demandant à qui on va la ressortir. Mais ce moment précis de salle à café, un peu honteux et à voix basse, un peu « hinhin », il est devenu sur twitter un sitting d’une dizaine d’heures, ou chacun , à la manière d’un A.A racontant son addiction, doit y aller de la sienne sur Michael Jackson.
En grand Loleur de twitter, j’ai d’abord été très bon public. Puis d’un coup je me suis demandé : « est-ce que je gâche pas ce moment ? La mort de Michael Jackson, merde ? »
Ca n’est tellement plus de ce siècle de s’émouvoir, de pleurer ou d’être en deuil pour une star.
Si Diana était décédée pendant le règne de twitter, combien de temps aurait-il fallu attendre pour que l’on nous twitpique une photo de la mercedes enroulée autour du pilier de l’alma, décorée d’un gigantesque FAIL en caps blanches ? Trois minutes. Et encore, je suis sympa.
Et si pour une fois M. Emery avait raison ? Vanner les morts, c’est montrer qu’on n’a pas peur de la mort. Vanner une idole, sans faire une psychologie de bas étage, c’est montrer qu’on n’a plus peur des fessées. J’étais notamment surpris du silence relatif des loleurs habituels, et du zele inhabituel de certains twitteurs pas habitués à de si flagrantes lourderies. Visiblement, n’est pas comique qui veut.
Et si finalement cette danse de Saint-Gui, cette foire endiablée au calembour, lourde et redondante jusqu’au malaise, n’avait pas été, à ce moment là, la grosse expression d’une angoisse et surtout d’une douleur collective ?
Ce qui ne m’avait pas choqué, et auquel j’avais abondamment collaboré pour l’affaire Carradine par exemple, voire même la catastrophe d’AF, a pris ce soir là une tournure trop systématique, protocolaire. C’est devenu un concours obligé et assez ridicule – l’urgence a été de s’exprimer.
Et quand on n’a pas de scoop, il faut produire du LOL. Tout ce qui sort de ces deux productions devient inutile et redondant sur twitter. Ce n’est définitivement pas un endroit pour pleurer.
Vous pourriez me renvoyer l’Iran en contre-exemple, en expliquant que les manifestations ont mobilisé la communauté twitterienne avec passion et générosité dans son ensemble.
Enlevez à la crise Iranienne son leader emblématique, la dimension bruckenheimerienne de cette révolte urbaine, ce petit picotement de se croire être Jean Moulin pour avoir RT 3 messages de résistance, l’esthétique guévarienne d’une Neda morte sous les balles, et vous auriez eu autant de mobilisation que pour le Darfour, c’est à dire presque rien.
Twitter n’est définitivement pas un endroit pour pleurer, et il faut le prendre comme tel.
Dans la classification darwinienne des réseaux sociaux, on vient pour la première fois de lui découvrir quelques gènes commun avec 4chan. Cette résistance aveugle et presque revendicative à toute compassion, pour la beauté du LOL.
Ce lol m’aura gaché les quelques minutes de recueillement que j’aurais pu avoir, dans une autre dimension, en apprenant la mort de Michael Jackson. Ne serait-ce que pour le gamin que j’étais, qui étais fou du chanteur. Moi ça a été plutôt la génération « Bad », dont je connaissais chaque chanson par coeur. Je chantais « I just can’t stop loving you » debout sur mon lit, en duo avec ma fiancée imaginaire. J’étais amoureux de la Liberian Girl.
Les maquillages de « Thriller », mais aussi les morphings de « Black and White » ont été pour moi les premiers chocs technologiques de ma vie de petit garçon. Dans un imaginaire un peu confus, Michael Jackson c’était les USA, E.T, Disneyland, et la NBA à la fois. Un grand rêve américain.
Je n’aurai sûrement pas accepté un tel cynisme de ma part si je m’étais vu. Je me demande pardon, ainsi qu’à Michael. Ce post m’aura servi de rachat maladroit.
P.S de la floppée d’articles pondus sur MJ, je vous conseille le papier des inrocks, celui de slate, et la version lol mais correck’ de mon comparse @alexhervaud.Lire également le post de Damien Douani sur ReadWriteWeb dans lequel il décrit la circulation de l’info à travers les différents types de medias : « cette nuit fut la plus expérimentale et la plus passionnante de mes dernières années numériques ».
article très appréciable, apprécié, et tellement vrai 😉
on parle de tout et de rien avec un certain détachement, sans aucune humanité, sans pudeur.
ça objectivise l'info certes, mais la rend plus froide, moins chargée en réflexion, moins humaine.
bref, à réfléchir, le débat dépassant largement le cadre de twitter ou autre…
Il faut bien compenser la mièvrerie ambiante et l'hypocrisie des journalistes. Peut être que tout ceci n'est que la manifestation d'un rejet massif d un formatage dont plus personne ne veut, une libération de la parole et de l esprit, une prise de recul que n st plus capable d opérer la presse, Une fin de règne pour tous les membres du star system, un retour l humanité. De la même manière qu'on laisse crever tous ceux qu'on croise tous les jours, sans rien éprouver d'autre qu un peu de dégoût, on n affiche plus un amour ridicule pour des gens dont on ne connait rien.
vision intéressante – un cynisme de résistance aux medias dominants ?.
Si on peut prédire ce que la presse va raconter, on peut organiser, dans le même temps, une réaction diamétralement opposée, dans sa direction et son intensité, pour un effet presque aussi fort, mais salvateur : l'écoeurement. On savait que toute la presse allait pondre dossier sur dossier et faire passer les informations au second plan. Au hasard, Karachi. Au hasard hein.
Alors en prenant le contrepoint systématique de la presse, on rétablit un équilibre quelque part. En déglutissant du bonbon rose, de l'amour et de l'admiration à tout bout de « chant » pour compenser l'état de la société, la presse faillit à sa mission. Les journalistes s'engouffrent (et encore plus sur le net, qui leur offre une tribune dans laquelle ils peuvent se mettre en scène, se montrer, un des véritables problèmes du journaliste étant son besoin de reconnaissance et d'amour —Normal vu l'amour qu'il se porte, le journaliste) dans les failles et la facilité de leur métier, laissant sur le carreau tous ceux qui attendent qu'ils jouent leur rôle de CONTRE pouvoir. Alors, en attendant, le citoyen fait son contre pouvoir tout seul. Ca passe par le mauvais goût, mais aussi par une prise de conscience. Sans les journalistes, qui en sont encore à se palucher pour savoir qui a le plus de followers.
Enfin, en gros.
OK, mais :
1. Je ne crois pas que la confrontation de deux extrêmes crée un équilibre, je pense que cela crée deux extrêmes, c'est tout.
2. Ta vision est romantique et me plait, mais je ne pense pas qu'il y eut une telle volonté sourde d'antipouvoir et de résistance au Tout-médiatique de la part des Jean Roucas qui ont peuplé twitter à ce moment-là.
Et mais c'est que je presque d'accord :
1. Tout à fait, entre ambition et résultat, il peut y avoir un fossé, n'en demeure pas moins l'ambition. Ce qui nous amène au 2.
2. La volonté sourde d'anti pouvoir (qui, j'en suis persuadé, existe réellement, elle se constate aisément sur certains forums) peut ne pas être consciente. Je vois ça comme une réponse aveugle citoyenne. C'est comme un adolescent (statut dont j'ai du mal à me défaire au point que j'y retourne sans en être jamais complètement sorti) qui agit toujours dans le but de faire chier ses vieux sans même y réfléchir. L'idée me semble être la même à l'encontre des voi(es)x de l'actualité et du pouvoir.
Twitter n'est pas le problème. Il n'est qu'une voix.
Voilà pourquoi Twitter a planté quelques instants cette nuit. Pour nous obliger à un moment de recueillement avant d'envoyer la vanne.
(D'ailleurs ton raisonnement vaut aussi pour les médias. Après l'émotion et la retenue, le corps de Bambi à peine froid, les journalistes se mettent à faire les poubelles pour embrayer sur de bonnes polémiques… Moi le premier. Et pourtant, chose rare, l'enfant des années 80 que je suis était plutôt fébrile en écrivant le papier annonçant le décès)
Je vais encore décidément me faire l'avocat du Diable, mais je pense que l'on peut rire de tout en n'importe quelles circonstances…
L'humour n'existe pas sans singer le malheur d'un autre… Je ne connais pas une seule blague qui ne mette pas en avant une situation dramatique, sans la détourner de son sens propre.
Bref, je fais partie de ceux qui respectent tout à fait la carrière immense qu'a eu Michael Jackson, et qui l'ont admiré pendant des années, mais qui ne peuvent pas s'empêcher de tout dédramatiser en faisant de l'humour… aussi douteux qu'il puisse paraître…
Disons que Michael Jackson n'a jamais rien fait non plus pour paraître très humain… ce qui alimente bien évidemment pas mal de blagues à son sujet…
En tout cas de mon coté je n'ai pas jugé ceux qui ont ressenti le besoin de plaisanter sur le sujet – après je l'ai bien ou mal vécu, c'est autre chose.
Très bon article, j'ai moi-même commencé par LOLer, puis ça m'a moi-même choqué. J'ai alors réalisé que le fonctionnement même de Twitter altérait les propos, un peu comme en physique quantique ou l'observateur influence l'expérience observée.
J'ai essayé de me rattraper, j'ai pondu un article…Moi qui possède l'expérience du web, je me suis laissé emporté par le flot, ça donne à réfléchir. Toujours prendre le recul nécessaire, ne pas oublier ça.
exactement le même cheminement pour moi ! Merci pour le commentaire.
Au nom des fans très tristes dont je fais parti, Merci pour cet article.
@ Laurent François: Je ne pense pas que ce type de cheminement soit plus propre au web que dans la vie de tous les jours. Les phénomènes d'euphorie collective existent aussi dans la rue, ou n'importe où d'ailleurs.
L'être humain n'est-il pas capable de différencier humour et méchanceté?
Tu sais, je partage le même sentiment que toi pour avoir été parmi les twitterers lorsque l'information est tombée.
Une fois passée la folie du scoop à tout prix, le doute que l'on alimente à coups de blagues graveleuses, se raclant la gorge en lisant celles des autres, arrive la prise de conscience : mais putain c'est vrai, le Roi de la Pop est mort…
Pour moi aussi c'est un pan de ma vie qui s'est écroulé en quelques secondes et en cela Twitter n'a rien de différent de la vie réelle ; on m'aurait appris de vive voix la mort d'un proche et ma réaction aurait été sensiblement la même avec ses différentes phases.
On peut donc le qualifier de grand défouloir ou d'instantané de la conscience collective mondiale, le réel danger que je vois dans un outil comme Twitter c'est le manque de recul. C'est aussi parce que par souci d'être le premier à relayer l'information (fût-elle avérée ou non) on en reçoit des tonnes en pleine face sans capacité d'analyse ou de prise de hauteur par rapport au sujet.
Maintenant, comme souvent avec les sujets qui nous choquent ou nous dérangent, on préfère d'abord en rire, de ce rire nerveux qui dépeint notre mal-être face à une situation qui nous dépasse plutôt que d'admettre la réalité.
Il n'y a pas à se sentir coupable, c'est dans la nature humaine.
Quant à Michael Jackson, c'est peut-être l'une des plus grandes stars mondiales qui s'est éteinte et je doute que quelqu'un puisse un jour l'égaler. Mais qui pourrait souhaiter ça ?
Amicalement,
Musa
Même génération, même éducation musicale, Michael Jackson fût l'idole de mon enfance. Je me souviens encore des K7, avec une jaquette dépliante à rallonge, où l’on apprenait par coeur des chansons dont on ne comprenait pas le moindre mot !
J’ai appris “Le drame” ce matin en me levant, puis je suis parti taffer. Je n’ai heureusement pas assisté en live à cet effet de masse lolisant sur twiter, et c’est tant mieux.
Une fois de plus HM ton article tape dans le mille, et j’ai l’impression qu’on assiste à une vaste fumisterie où des gens dit “avisés” se comportent comme des moutons plus qu’ailleurs.
Je change ma tronche en verts en soutient à l’Iran (alors que je ne saurais même pas placer ce pays sur une carte !), je crache sur Morandini sous prétexte qu’il y à dix ans il faisait une émissions de merde, et qu’il a fait une petite gaffe .. au diable la prescription. Et voilà qu'aujourd'hui j'alimente des ragots pédophiles infondés sur un chanteur mort, un chanteur qui avec Quincy Jones ont “juste” bouleversé l’industrie et la musique !
En relisant la timeline de ce matin, je sais pas ce qui m’a le plus dégoûté … ceux qui crachent aujourd’hui sur leur iidole d’hier, ou les newbies qui tout d’un coup se sentent “fan” et pleurent comme des madeleines.
En réfléchissant, je crois que c’est ceux qui chercher le RT à tous prix, c’est tellement drôle d’être l’idole de ses followers, au diable le respect et la compassion. C’est tellement subtil et courageux de se moquer d’un mort …
Merci HM pour ce papier, et merci MJ pour le son.
Pour ma part pas de blague foireuse sur la touit machine mais une vilaine récup mais pour une bonne cause !
http://www.podnawak.fr/?p=131
Michael si tu nous regarde…
Bien Vu Fred , tu étais son plus grand fan (avec oim) on essuyait ensemble les bancs du CE1 fascinés par cet icone disparue..
moi , c'est ma mère qui m'a réveillé pour me dire que MJ est mort.. (elle m'avait trainé voir Moonwalker au cinoche et connaissait par coeur..mon addiction pour MJ)hier matin, au même moment, j'avais 4 sms et deux appels en absence pour m'indiquer la nouvelle.. même pas te temps d'entendre le radio reveil.
Vous allez vous foutre de ma gueule mais .. j'ai attendu le 20 h de Claire Chazal pour communier avec mes semblables sur le sujet ( pour l'histoire événementielle je suis un bof @l'ancienne, j'aime bien la messe) .. 48 minutes de headlines sur MJ, un record depuis le 11 septembre.. (johnny fera-t-il mieux.? en tout cas je sais déjà qu'il ne me filera pas la chair de poule .. lui.)..
@henry: quand je lis ton post , je ressens comme Fred;.. j'ai rien manqué.. (j'ai eu droit à 2 ou 3 vannes des rigolos de service au taf..;et ça m'a suffit.) à la lecture de cet aricle, il m'apparait que Twitter n'est que le reflet exacerbé de ceux qui veulent toujours avoir le bon mot en société.. ou la vanne qui tue..pfff laissons tout ça grandir un peu..
Et big respect pour MJ..
Magnifique.
Le concours de lol, je ne sais pas vraiment si j'y ai participé. Bien sûr, j'ai essayé de suivre la situation, j'ai commenté la télévision, j'ai fait des blagues sur la pédophilie. Peut-être parce que je savais qu'à la radio et à la télé, on me parlerait surtout de ce que je ne voulais pas entendre et que sur twitter, on a l'impression d'être en contact avec plein de gens en même temps et que c'est un peu une communion.
Je dirai que cette folie m'a permis de savourer plus encore l'instant où je me suis dit « Mais putain, en fait, il est mort, c'est fini ». Parce que voir les hélicoptères tourner au-dessus de LA, chercher du LOL, lire les tweets, c'est prenant et on n'a pas le temps de se poser. Et on reste connecté. Mais à un moment, ça retombe. Et avec toute cette activité, on a de la matière sur réfléchir.
Et je suis sûr que si tu avais vu ça ce matin en te levant, sans avoir eu l'info sur twitter, tu n'aurais pas eu l'occasion de te poser et d'y réfléchir aussi intensément que pour la rédaction de cet article.
Super texte mec, je suis ok sur tout, d'autant que j'y ai bien participe, au jeu du LOL.
Cette phrase, je la signe aussi : « Ce lol m’aura gaché les quelques minutes de recueillement que j’aurais pu avoir, dans une autre dimension, en apprenant la mort de Michael Jackson. Ne serait-ce que pour le gamin que j’étais, qui étais fou du chanteur ». Exact. L'urgence du bon mot occupe le cerveau quand seul le coeur devrait se laisser porter…
Il y a a eu un vent de folie hier, aux confins du cynisme, et il y en aura d'autres. Il faut s'armer pour ne pas tomber a chaque fois dedans. Et super bien vu l epicotement de se croire Jean Moulin. Ce qu'il faut, me semble-t-il, c'est ne pas etre dupe de ce grand jeu maudit. Nous ne sommes rien, pas grand chose. Surtout ne pas croire a notre importance, elle est vaine.
A+
J'ai pas mal « LOLer » hier. Pourquoi ? Je ne peux pas te le dire, mais je pense que c'est une façon de rejeter le même message qui venait de toute part. Saturation. Pour te dire, je crois que le jour de mon mariage, j'ai vanner au bout de la 10ème inconnue qui venait me féliciter, bise de mamie avec moustache, en me lâchant le « mariage pluvieux mariage heureux ».
Bah ouais, tu ne peux pas dire « vous me faites chier à dire qu'il est mort, on a compris ». Alors tu rebondis à ta façon. Comme tu peux. Avec maladresse, c'est certain.
Après, est-ce pire de LOLer ou bien d'acheter le keyword « mort michael jackson » à Google pour générer du trafic sur son site ? Est-ce pire que certains blogueurs qui ont dégainé leur WordPress pour écrire un billet « preums » et recolter du AdSense ? Est-ce pire que d'oublier de passer un coup de fil à nos anciens qu'on oublie ?… Oui, tout est relatif, tout dépend de la place que tu as. Chacun à ses raisons, ses justifications. Qu'on les connaisse, ou pas.
« Vanner les morts, c’est montrer qu’on n’a pas peur de la mort », pour ma part, j'y vois l'inverse, c'est justement parce qu'elle me fait flipper que je vanne.
J'avoue que dans les blagues, il y a eu du bon, du moins bon et du très mauvais (mais je suis moins de monde que toi), ceci étant et sans vouloir faire de mauvais esprit du tout, si tu voulais te « reposer » des messages de Twitter et de son cynisme, l'idée aurait pu être de fermer l'application.
Après, je présume que c'est plus l'idole qui était vannée que l'homme.
Perso, j'ai largement été plus choqué par la titraille de 20minutes.fr que par tous les messages de twitter réunis.
(my two cents).
trés bon article qui aurait pu s'intituler « photographie de la société ».
J'ai connu la télé noir et blanc, les premiers ordinateurs (ZX81,alice, etc..), les années 70, les années 80.. Je me souvient du temps à programmer et à recopier sur un cahier mon logiciel. Mickael Jackson sortait ses hits… Bref une époque créative, pleine de surprise..
Aujourd'hui j'en vient à vomir la technologie qui est tout sauf un outil pour être créatif..mais plutôt un outil de création communautaire. C'est étonnant mais cette article m'a fait prendre conscience que je n'ai jamais créé de compte twitter ou facebook, que je n'ai pas mon blog pour adsenser et que finalement cela fait du bien.
Je n'étais pas connecté quand c'est arrivé. Le lendemain matin j'ai appris la chose avec beaucoup de retard (j'ai eu le sentiment d'être hors du coup _ inverse de l'effet scoop)
Beaucoup de justesse dans ce billet et dans les commentaires.
Pour ma part, j'ai été choqué de découvrir l'info en direct à la TV avant Twitter, alors qu'on en était encore au « serait mort ». Du coup je me suis connecté. Les vannes n'ont pas tardé à arriver, c'est vrai que twitter n'est que scoop et lol dans ce cas là. Et de même sur Facebook, les messages s'enchainent avec régularité, entre tristesse et mauvais bons mots.
L'annonce de la mort de MJ m'a choqué, mais pour autant, j'ai ri à certaines bonnes vannes… Du respect, je n'irai pas jusqu'à parler de deuil, compensé par du second degré. Et ça me va bien comme ça. Quand j'ai appris la nouvelle, ça été plus un « oh merde » de surprise que de tristesse. Fan de l'artiste, sa carrière est derrière lui, et le freak qu'il était devenu ne me faisait plus rêver depuis des années.
La réaction de Lagarde ( http://fr.news.yahoo.com/67/20090626/ten-christ… ) on en fait des caisses, mais je ne vois pas vraiment de malaise… Faut-il s'émouvoir et en faire la communication ? Pas sûr. Les avalanches de messages endeuillés se succèdent, sur le web comme dans les média, non pas parce que les gens sont vraiment touchés, mais pour un coup de comm'… Rien de bien nouveau sous le soleil.
Et merci pour le billet.
Une seule chose me vient à l'esprit après la lecture de ce (très bon) article :
▲
▲ ▲
Merci.
Fail
Bonjour
Je partage le debut de ton article , twitter le meilleur comme le pire, comme toi j'ai commencé par le meilleur, cad que grace a twitter j'ai pu confirmer a ma famille le deces de MJ, apres cet instant nos chemin se separe, j'ai quitter twitter au moment ou tu devais te mettre a vomir, pour me mettre devant la tele ou concurence oblige les journaux televisé du soir avait du acheter leur reportage a une sorte de courtier en journalisme, d'un cote un critique de rock je sais pas quoi avec les memes lunettes que MJ peut etre volontaire, sur l'autre chaine lisa Minelli qui remet en place Frederic Mitterand, voila cote television c'etait aussi a vomir je dirai…
Bravo pour l'article 😉
Ce qui me plait c'est qu'il semblerait se confirmer l'essentiel: vous seriez donc un humaniste monsieur Henry Michel. Et c'est bien l'essentiel. 🙂
Yallah, vive le feeling et l'introspection. You're the King of Post! 😉
J'apporte ma maigre contribution, surtout pour saluer la qualité de l'article.
Je ne suis pas fan, je ne l'étais pas et ne le deviendrai sans doute pas. Je respecte l'artiste, son œuvre mais suis peu être arrivé tard pour réellement l'apprécier à sa valeur.
Moi, mes années MJ c'est plutôt « You rock my world », les opérations, les TOC et les affaires avec les enfants.
Ceci dit quand je revois ou réécoute les Jackson 5, thriller etc… j'ai quand même un pincement. C'était loin d'être pérave comme contribution à la musique…
Après pour twitter, je ne dissocie pas vraiment cela des autres médias. Encore ce matin en allumant la télé je tombe sur des reportages. Ça parlait de causes de la mort, je n'ai pas envie de voir ça maintenant. J'ai appris dans mon lit qu'il était décédé, de la bouche de mon coloc (no homo) et ça ne m'a pas donné envie de me lever pour me recueillir.
Ce qui me dérange donc, mais je le comprends, c'est l'avalanche de sujets. Des dossiers spéciaux, des retours sur la carrière, des témoignages de proches. Tout cela finalement pour continuer à gagner sa vie : blogs, radio, télés cherchent l'audience. Blogueurs amateurs, twitter users sont un peu différents mais pas tant. On cherche une certaine reconnaissance, un RT, des visiteurs. On subit la rapidité des outils et on oublie de prendre un minimum de recul de peur de se faire dépasser.
Au final, ce qui m'a le plus marqué, c'est peut être de découvrir que Michaël avait porté le maillot de l'OGCNice. Avec ça, je savais que c'était un grand homme 😉
Pour le reste, les émotions seront meilleures dans la longueur. J'ai envie d'écouter ses chansons dans 10 ou 20 ans et de les apprécier.
Salut !
Comme souvent ici, excellent article, ton écriture est très fluide c'est vraiment agréable à lire. Pour ce qui est du fond, je n'ai pas constaté cette Lol-attitude sur twitter. Je n'ai donc pas spécialement de commentaire à faire là-dessus. C'est plutôt une espèce d'inverse morbide que j'ai constaté sur facebook, où tout un groupe de fans de The Asteroid Galaxy Tour s'est lancé dans une sorte de litanie dont les ingrédients étaient « RIP », « MJ » et » :'( « . Une trentaine de commentaires, tous quasiment identiques.
C'est difficile à comprendre quand on n'a pas été un énorme fan de MJ, tous ces gens qui se réduisent pour faire partie du tragique événement à écrire 5 lettres: « RIP MJ » sur facebook.
Peut-être que les réactions à la disparition de MJ prennent des formes différentes selon les tendances et/ou milieux: geeks, fans, melomanes, intellectuels… Mais finalement, c'est bien en tout cas un défi à la mort qui s'exprime comme une « ola », d'un façon (LOL) comme d'une autre (RIP MJ) : on n'a pas su faire le deuil seul.
J'avoue avoir lancé quelques vannes sur Twitter mais le lendemain, je n'ai pas ouvert Twitter, de peur justement de tomber sur des milliers de vannes mais aussi de « RIP MJ.. » Parce-qu'une fois l'annonce passée et le fait digéré, j'ai été beaucoup plus touchée que je ne le pensais par la mort de Michael Jackson.. ses tubes ont accompagné mon enfance à moi aussi 😉
Le rire peut être un mécanisme de défense ne l'oublions pas, il n'est pas forcément irrespectueux. En tous cas ton billet fait cogiter, c'est bien 🙂
C'est drôle comme chacun a sa propre perception. Moi après l'annonce de la mort de MJ j'ai plutôt ressenti l'inverse : une saturation face à ce déferlement de larmes.
J'ai par conséquent reçu les vannes (de Vinvin entre autres) comme une bouffée d'air frais, et j'y ai participé à ma modeste façon, à deux reprises (dont la première alors que l'on ne parlait « que » d'un malaise cardiaque que j'avoue n'avoir pas pris au sérieux).
Je pense que la plupart des gens qui rient de la mort ne sont pas plus cyniques que les autres mais qu'il s'agit d'un exutoire car ils en ont vraiment très peur. C'est mon cas.
A contrario, je me méfie aussi beaucoup de la grande hypocrisie généralisée qui consiste à verser des larmes de crocodile sur un défunt.
Et quand tu dis « Ca n’est tellement plus de ce siècle de s’émouvoir, de pleurer ou d’être en deuil pour une star. » je ne suis absolument pas d'accord avec ça : les larmes et la contrition forcée et surjouée sont devenus la règle. La mort est aussi un business, et ça commence par bien montrer de gros sanglots dès qu'il y a une caméra (ou un Twitter).
Mouais. On n'est pas obligé de suivre n'importe qui non plus.